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Pour les balafons, la qualité a aussi son prix.

La plupart des balafons que l'on peut trouver dans les magasins d'instruments de musique, ou qui ont été ramenés lors d'un voyage en Afrique, sont des instruments vendus aux touristes, qui n'ont pas été fabriqués par des artisans ou des musiciens connaissant les règles de l'art de la construction de cet instrument.

Leur apparence et leur son peuvent certes paraître attrayants et donner envie de les acheter et surtout lorsque leur prix et dérisoire. Mais ces instruments ne permettent pas de développer une véritable technique de jeu à long terme et sont réduits, peu après leur achat, à un simple meuble décoratif.

Un critère important, lors de l'acquisition d'un balafon pentatonique, est sa gamme et la compatibilité de celle-ci avec celle d'autres instruments de musique. Comme le mode de jeu traditionnel africain est, le plus souvent, basé sur la relation des paires, il est conseillé d'acheter les instruments par paire afin de s'assurer qu'ils vont bien ensemble. En outre, lors de l'achat d'un seul instrument, il faut veiller à ce que les cinq tons par octaves correspondent toujours aux cinq mêmes notes. Lorsqu'on a l'intention de jouer avec des instruments européens, il faut que la gamme du balafon soit tempérée.

Les bons instruments sont ceux pour lequels le bois des lames a été soigneusement et plusieurs fois séché, ce qui donne plus de brillance et de portée à leur son. De plus, chaque corps de résonance (calebasse) doit avoir été très exactement accordé avec la lame correspondante afin que chaque ton résonne de façon optimale et que l'instrument ait un timbre équilibré.

Sous le nom de "balafon", on trouve également des instruments fabriqués en série qui sont certes pentatoniques et bien accordés, mais auxquels il manque souvent les membranes (effet de mirliton caractéristique) et parfois même les corps de résonance attribués à chaque note. En fait il s'agit de simples xylophones pentatoniques.

Au Burkina Faso, tout musicien renommé construit, en principe, lui-même ses propres instruments et on peut dès lors partir de l'idée que les instruments qui portent sa signature sont de bonne qualité. De plus, ces musiciens artisans attachent une grande importance à ce que les techniques de construction traditionnelles soient maintenues et perpétuées. Ils tiennent également compte à ce que l'approvisionnement en bois se fasse dans le respect de l'environnement et du développement durable. En revanche, les instruments que l'on peut trouver dans les marchés des villes ne proviennent, en règle générale, d'aucune tradition artisanale et leur achat peut, dans certains cas, cautionner une coupe sauvage et non contrôlée du bois. C'est pourquoi cet achat n'est pas conseillé.

En Europe, il existe, depuis une vingtaine d'années, des spécialistes de la construction de balafons qui fabriquent des instruments de très grande qualité et qui offrent, outre le service après vente approprié, la possibilité de construire son propre instrument avec l'aide de leur grande expérience. C'est également la garantie d'acquérir un instrument de très bonne qualité et ce pour de très nombreuses années.

Tiré du livre "la voix du balafon" de A. Egger et Moussa Héma. Avec autorisation de Mr Egger.

Ce livre est le seul que je connaisse qui offre une réelle immersion dans la musique traditionnelle du balafon des ethnies de l'ouest du Burkina Faso. Les morceaux traditionnels qui y sont présentés, sur le CD inclus, et les partitions qui s'y réfèrent (également en tablatures très compréhensibles pour les apeurés du système de notation occidentale) vous feront vraiment entrer dans cette magie du balafon.

Lien pour ce livre

 

 


© Claude Luisier. Le Séchey sept 2009.